Si l’historiographie contemporaine a abondamment exploré l’histoire de l’alimentation, elle invite encore à poursuivre et à renouveler l’étude des marchés urbains, de leur approvisionnement, de la sécurité alimentaire et du manger dans l’espace public. Lire la suite
Le volume offre un ensemble cohérent de contributions consacrées tant à la « géographie » économique et sociale des échanges alimentaires qu’aux questions d’urbanisme et de circulation des personnes et des biens en Europe occidentale et méditerranéenne, du Moyen Âge à la fin du XIXe siècle. Il s’intéresse, au travers d’exemples concrets, aux défis que pose la présence sur les marchés urbains de multiples intervenants (marchands locaux ou étrangers, acheteurs de statuts divers, représentants des autorités…). Il montre comment la gestion des flux alimentaires et des problèmes de circulation qu’ils induisent s’est traduite par l’adoption d’une série de mesures de régulation et par des tentatives d’aménagement de l’espace urbain. Il pose aussi la question de la sûreté et de la qualité des aliments, qui est au cœur de la « police des vivres » – car garantir que la nourriture est « saine et loyale » apparaît comme une prérogative et un devoir des autorités. Ces études des marchés alimentaires éclairent par conséquent d’une manière originale et particulière certaines des mutations qui affectent le milieu urbain depuis le Moyen Âge.