Eileen Power est âgée de trente-cinq ans lorsqu’elle met la dernière main, en 1924, à ce petit livre extraordinaire, rédigé comme un antidote à la littérature savante des historiens. Read More
Dans ce document, l’auteure déroule la vie de six « personnes ordinaires » saisies dans leur vie familiale et dans leurs activités professionnelles : le paysan Bodo et sa femme Ermentrudis, habitants d’un domaine rural près de Paris à l’époque de Charlemagne ; Marco Polo et les missionnaires catholiques en Extrême-Orient au XIIIe siècle ; Madame Eglentyne, la prieure de Chaucer sortie des Contes de Canterbury ; un vieux bourgeois de Paris, décrivant à sa jeune épouse l’art de bien tenir son ménage à la fin du XIVe siècle ; Thomas Betson, marchand anglais de l’Étape des Laines au XVe siècle et sa promise, la petite Katherine Riche ; la lignée des Paycocke, manufacturiers de draps de Coggeshall, régnant sur leur monde de fileuses, de cardeurs, de tisserands, de peigneurs et de teinturiers au XVIe siècle. Croisant toutes les sources à sa disposition, documents fonciers, récits de voyage, testaments, contes et romans, peintures chinoises, pierres tombales et décorations d’église, elle livre ici une leçon magistrale d’histoire vivante, une nouvelle manière d’écrire l’histoire très proche de celle de Marc Bloch dans la Société féodale.
Pionnière, son œuvre annonce les premiers accomplissements de la microhistoire comme Le fromage et les vers de Carlo Ginzburg (1976) ou Le retour de Martin Guerre de Natalie Zemon Davis (1983). Resté jusqu’ici inédit en français, Medieval People est régulièrement réédité en Grande-Bretagne et aux États-Unis où il est considéré comme un classique de l’histoire sociale.
Il a été traduit en espagnol, en japonais, en néerlandais, en italien et en coréen.