Sans épuiser le sujet, ce livre constitue une contribution très utile aux débats actuels sur la réglementation prudentielle des banques : il intéressera tant les praticiens et les observateurs du secteur bancaire que ses régulateurs. Read More
"Il y a six grands pouvoirs en Europe", déclarait le duc de Richelieu en 1818, "l’Angleterre, la France, la Prusse, l’Autriche, la Russie et les frères Baring". En 1995, la faillite de la plus ancienne banque d’affaires britannique ("too big to fail", croyait-on) est prononcée. L’"affaire Barings" éclate au grand jour : effet direct des activités illicites du general manager de sa filiale singapourienne, Nick Leeson. Elle fit la une de la presse et généra une foule d’articles ou de livres à sensation mais peu d’ouvrages de fond.
Le livre de Hanna Heinrichs constitue à cet égard une analyse fouillée des événements qui ont conduit à la chute d’un des fleurons de la City de Londres. Il retrace la saga d’un trader qui se fit passer pour une star du marché en créant des profits fictifs, met en lumière les défaillances dans les systèmes de contrôle internes et externes et permet de tirer toutes les leçons de la faillite. Il met bien en évidence les problèmes de surveillance interne posés par la globalisation géographique : problèmes exacerbés par la croissance exponentielle de "produits dérivés" protéiformes qui imposent la mise en œuvre d’une réglementation plus efficace valable pour l’ensemble des pays de l’OCDE. La dernière partie du livre de Hannah Heinrichs propose plusieurs recommandations utiles dans cette perspective.