Cet ouvrage fait le point sur les élections européennes de juin 2004 qui, contrairement aux attentes de certains, se sont soldées par une faible mobilisation et un euroscepticisme croissant. Read More
Les élections européennes de juin 2004 se sont déroulées dans un contexte exceptionnel. Quelques semaines avant le scrutin, l’Europe des quinze s’était élargie à dix nouveaux États, portant à vingt-cinq le nombre de membres de l’Union européenne. 351 millions d’électeurs avaient été convoqués pour élire 732 députés européens, des chiffres inégalés jusque-là. Jamais les prérogatives du Parlement européen n’avaient été aussi importantes. Au surplus, au terme du travail de la Convention européenne pour rédiger un texte constitutionnel, après un premier échec au Conseil européen en décembre 2003, les chefs d’États et de gouvernement devaient s’accorder, quelques jours plus tard, pour soumettre aux citoyens européens leur projet de Constitution pour l’Union européenne. À circonstances exceptionnelles, mobilisation exceptionnelle ? Las. Les espoirs de ceux qui escomptaient un élan de politisation du scrutin voire d’enthousiasme pour l’Union européenne furent déçus. Deux commentaires d’évidence s’imposèrent au soir du scrutin : le triomphe de l’abstention et la progression de l’euroscepticisme.
Cette observation spontanée recouvre-t-elle (toute) la réalité des élections européennes de juin 2004 ?