Petr Hruška est un poète et un historien de la littérature tchèque né le 7 juin 1964 à Ostrava. Sa poésie dépeint les drames du quotidien et la mystérieuse existence des objets. Lire la suite
Ses poèmes ont une qualité plastique prononcée et nous rappellent les tableaux urbains d'un Jeff Wall ou les paysages d'un Terrence Malick baignés de lumière et peuplés de tensions humaines refoulées. Les poèmes de l’auteur saisissent les bribes d'un scénario - l'avant et l'après de ces moments demeurent inconnus, ce qui leur permet de rester ouverts à de multiples interprétations. Les paysages urbains post-industriels d’Ostrava, la ville natale du poète au passé minier et prolétaire, cohabitent avec quelques scènes bucoliques, des instantanés de moments intimes de la vie domestique et des impressions de voyages. Comme les photographies de Jeff Wall, les poèmes de Petr Hruška se concentrent sur des métaphores contemporaines de l’existence, atteignant souvent les dimensions d’un mythe moderne auquel son humanisme militant (au meilleur sens du terme) donne de la force.
Les personnages sont souvent sur la route, une route marquée par des étapes féeriques, initiatiques – l’entrée des voitures dans un ferry en un coït menaçant avec l’ogresse-bateau, l’arrêt à une station-service, le voyage sur l’autoroute avec une étape dans un lieu merveilleux que l’on ne retrouvera plus jamais, la nuitée dans une chambre étroite et inconfortable, les poids-lourds qui hurlent comme des bêtes, le voyage en train vers un avenir incertain...
Ces poèmes « de passage » répondent aux poèmes « statiques » dont les personnages semblent bloqués dans l’attente de leur quotidien, telles des Pénélopes urbaines. Les lecteurs suivent cette odyssée d’aujourd’hui sans en connaître le dénouement et ont ainsi la possibilité d’en créer un au travers de chaque nouvelle lecture.