À partir des idées développées par Weber et Durkheim il y a un siècle, les auteurs élaborent un nouveau cadre théorique pour comprendre comment l’expérience de la sécurité existentielle influence le processus de sécularisation. Read More
Les événements du 11 septembre 2001 et leurs répercussions en Afghanistan et en Irak ont ébranlé les théories scientifiques relatives à « la fin de l’histoire » et aux dividendes de la paix postérieure à la guerre froide. L’étude de la religion s’est retrouvée soudain sous les feux de la rampe. Les conflits religieux sont-ils désormais le problème central ? Les prophéties annonçant un nouveau « choc des civilisations » se réalisent-elles ? Le processus de sécularisation est-il en train de réduire le rôle de la religion dans la vie quotidienne ou les grandes religions mondiales connaissent-elles une forte reviviscence ?
Pour répondre à ces questions, Pippa Norris et Ronald Inglehart ont exploité un corpus important de données empiriques recueillies dans un très grand nombre de sociétés de type très différent, réparties dans le monde entier. S’appuyant sur les idées développées par Weber et Durkheim, ils élaborent un nouveau cadre théorique et montrent de façon convaincante que les populations les plus vulnérables restent les plus attachées à la religiosité, surtout (mais pas exclusivement) dans les pays les plus pauvres et les États en faillite. À l’inverse, dans les franges les plus prospères des nations riches, les pratiques, les valeurs et les croyances religieuses sont en érosion constante. Mais si les populations de quasi toutes les sociétés industrielles avancées se sont de plus en plus laïcisées au cours du dernier demi-siècle, leurs taux de fécondité ont enregistré une chute brutale. Au total, le monde compte plus d’individus qui adhèrent à des conceptions religieuses traditionnelles que par le passé – et ils représentent une part croissante de la population mondiale.
Salué lors de sa publication en anglais comme un ouvrage fondateur par l’American Journal of Sociology, les Comparative Political Studies, le Journal of the Scientific Study of Religion, cet ouvrage solidement argumenté et d’une lecture agréable séduira autant le monde académique que le lecteur curieux de comprendre les évolutions majeures de notre temps.
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