La France et la Belgique ont été les deux pays les plus acharnés à refuser toute référence à l’héritage chrétien de l’Europe dans le traité constitutionnel européen. Cette position commune renvoie pourtant à deux laïcités bien distinctes, chacune enracinée dans son histoire et son modèle de relations entre politique et religion. Read More
La France revendique une laïcité englobante reléguant le religieux dans l’espace privé. La Belgique est caractérisée par une laïcité-pilier, en interaction et concurrence avec les visions du monde confessionnelles dans l’espace public. À partir d’éclairages disciplinaires variés (science politique, sociologie des religions, histoire, droit, philosophie), une équipe binationale de chercheurs suggère que la réalité est plus accommodante que les principes, mais que les convergences n’occultent pas la résistance des traditions culturelles. L’érosion des systèmes de croyances et la perte d’emprise des institutions modifient les logiques des rapports entre Églises et État, les mobilisations partisanes et sociales et les usages du sacré en société.
Le religieux n’en demeure pas moins un enjeu symbolique fort et une ressource dans la redéfinition des identités nationales et des modalités du vivre-ensemble à l’œuvre dans le contexte de l’intégration européenne.