À la fin des années 1990, le déchiffrement du génome humain s’est considérablement accéléré, présageant une connaissance plus approfondie de la vie, mais aussi la perte d’une partie de son mystère. Read More
À l’aube du vingt-et-unième siècle, la biologie moléculaire permet la démonstration de lésions au sein même du patrimoine génétique et accède ainsi à la part la plus intime de l’individu. La compréhension des phénomènes génétiques fait entrevoir une explication quasi mécanique de la vie, lui faisant perdre une part de son mystère. Le développement de la génétique moléculaire et des biotechnologies qui lui sont liées fait percevoir concrètement l’unicité de la matière, qu’elle soit vivante ou non.
En médecine, la puissance des outils d’analyse génétique permet de mieux connaître les bases moléculaires de nombreuses maladies et d’accomplir des progrès majeurs dans leur diagnostic à un stade présymptomatique. Cependant, si le dépistage génétique peut révolutionner la pratique médicale, son avenir dépendra moins des avancées techniques que de nos choix de société. Contrairement à l’eugénisme d’État qui vise à l’amélioration de l’espèce sans respecter les libertés individuelles, la médecine contemporaine utilise le progrès technique pour éviter la fatalité génétique en préservant l’autonomie et le libre choix, en se mettant au service des valeurs de solidarité et de bien-être.
Si nous, humains, sommes donc plus que jamais en route vers le « Connais-toi, toi-même », le savoir et le savoir-faire seront, à condition d’en user et non d’en abuser, au bénéfice de ceux qui nous suivent. Notre héritage sera ce que nous en aurons fait et ce que nos successeurs en feront, le vrai défi étant un enjeu de pouvoir et non de technologie.