Cet ouvrage invite le lecteur à cheminer à travers l'œuvre exigeante de Hannah Arendt afin d’y découvrir une réflexion originale sur le droit. Read More
En forçant un peu le trait, tout se passe comme si les abondantes lectures politiques et morales suscitées par l’œuvre de Hannah Arendt avaient conspiré à masquer sa philosophie du droit. Cet ouvrage s’efforce de rectifier une telle perspective, bien ancrée tant chez les spécialistes de la pensée politique que dans le grand public.
Le premier versant exploré, qualifié d’objectif et qui correspond à la première partie de l’étude, s’entend d’une analyse minutieuse des modèles que la philosophe s’est attachée à élaborer dans certains de ses livres les plus importants. Ces modèles ont en commun de renvoyer à des situations historiques exceptionnelles ayant mené soit à un enrichissement de notre conception et de notre expérience du lien entre droit et politique (l’Antiquité grecque et romaine, la Révolution américaine), soit à la destruction pure et simple de ces deux champs de l’activité humaine (le totalitarisme).
Dans la seconde partie de l’ouvrage, la focale se déplace en direction du pôle subjectif de l’œuvre étudiée. Vincent Lefebve y montre de quelle façon Arendt s’emploie à redéfinir les figures centrales de notre pensée politico-juridique que sont le sujet de droit, le juge et le citoyen à partir d’une observation attentive de situations existentielles limites, comme la crise des réfugiés et apatrides de l’entre-deux-guerres. Sont mobilisés, dans le cours de cette investigation, des thèmes aussi variés que les droits de l’homme, la justice pénale internationale, la portée politique du jugement ou encore la désobéissance civile.
Ces deux versants – objectif et subjectif – dessinent ensemble une conception inédite de l’articulation entre droit et politique qui n’implique ni une confusion entre ces deux sphères, ni la subordination de l’une à l’autre. Arendt pense la solidarité de principe entre droit et politique, fait du phénomène juridique la condition même de la liberté, ce qui la « contient » au double sens de ce qui la limite et de ce qui lui donne vie.
C’est, en un mot, à la rencontre d’une authentique pensée politique du droit que nous convie ce livre, nous offrant ainsi les clés d’une compréhension nouvelle de diverses thématiques classiques, mais toujours actuelles, qui animent la recherche en philosophie du droit, comme la nature de la loi ou de la constitution, la source de la justice humaine ou encore le fondement de l’obéissance au droit.
Remerciements
Préface - Penser la place du revenu de base universel dans l'État social | Olivier De Schutter
Introduction
Le revenu de base universel, une utopie pour notre temps ?
Chapitre I
Le revenu de base universel : de quoi s'agit-il ?
Chapitre II
Le revenu de base universel face à la sécurité sociale : individualisation du montant, universalité de la prestation, inconditionnalité du droit
A. L'individualisation du montant contre la modulation familiale
1. La modulation des montants en fonction de la composition du ménage
2. Inégalités de genre et immixtions dans la vie privée
3. Le revenu de base, un montant uniforme
B. L'universalité de la prestation contre le ciblage des moyens
1. La prise en considération des ressources personnelles dans le calcul
des prestations
2. Non-recours aux prestations et pièges à l'emploi
3. Le revenu de base, une prestation universelle
C. L'inconditionnalité du droit contre les exigences de contrepartie
1. Les mécanismes de contrepartie comme vecteur de responsabilisation
2. Politiques d'activation et exclusions
3. Le revenu de base, un droit inconditionnel
D. Individualisation, universalité, inconditionnalité : de multiples combinaisons possibles
Chapitre III
Ce que le revenu de base universel n'est pas (nécessairement) : dissiper les mécompréhensions et éviter les procès d'intention
A. Le revenu de base universel ne va pas (nécessairement)
remplacer la sécurité sociale
B. Le revenu de base universel n'est pas (nécessairement)
un gaspillage de ressources
C. Le revenu de base universel n'est (évidemment) pas interdit
par la Constitution
D. Prendre l'idée plus au sérieux
Chapitre IV
Repenser la sécurité sociale avec le revenu de base universel, contre le revenu de base universel
A. Un préalable : se défaire du mythe de la simplification libératrice
B. Supprimer la catégorie « cohabitant » sans pour autant individualiser
complètement les montants
1. Mettre fin au taux « cohabitant »
2. Renoncer à toute modulation familiale ?
3. Couvrir la charge de famille
C. Préférer l’universalisme à la sélectivité sans pour autant cesser de
différencier les prestations
1. Privilégier l’assurance à l’assistance
2. Faire l’impasse sur les ressources personnelles ?
3. Différencier les prestations
D. Cesser de précariser sans pour autant renoncer à insérer
1. Contrer l’activation autoritaire
2. Renoncer à toute contrepartie ?
3. Trouver une réponse dans le paradigme actuel de la « sécu »
Conclusion
Bonnes questions, mauvaise réponse ?
Postface
Le travail comme responsabilité partagée | Daniel Zamora Vargas
Réplique
Agir dans le monde tel qu'il est | Philippe Defeyt
Bibliographie