Adoptant une démarche pluridisciplinaire, cet ouvrage propose une approche historique du postcommunisme. Il cherche à définir les changements intervenus depuis les années 1990 dans les pays qui étaient des États de type soviétique en Europe centrale et orientale. Lire la suite
Depuis la disparition des États de type soviétique en Europe centrale et orientale, les travaux sur les voies de sortie du communisme se sont multipliés en sciences sociales. Cet ouvrage entend inscrire le postcommunisme dans l'histoire afin de comprendre la nature spécifique et les modalités particulières des changements intervenus dans ces pays depuis les années 1990.
Il s’agit de montrer que l’histoire n’est pas un "poids", voire un obstacle au changement, mais au contraire un élément de celui-ci et un moyen d’en penser les spécificités. Réciproquement l’analyse précise des voies de sortie du communisme peut devenir un moyen de comprendre, autrement certains fonctionnements des sociétés et régimes politiques communistes. L’ensemble des textes réunis dans ce livre ont en commun de s’interroger sur la manière dont le passé peut être constitué en ressource, dans la construction des représentations (mémoire, nostalgie) des acteurs comme dans celle de leurs pratiques politiques et sociales quotidiennes. La contextualisation précise des phénomènes étudiés est alors nécessaire pour identifier ce qui change vraiment.
Par ailleurs, certains discours tendent aujourd’hui à considérer que le processus de passage du plan au marché serait terminé avec l’entrée de certains de ces pays dans l’Union européenne et qu’il conviendrait désormais d’envisager leurs évolutions sous l’angle des réformes. Un tel point de vue ne fait-il pas courir le risque d’invalider systématiquement l’hypothèse que le communisme ait pu produire des effets durables ? Le présent de ces pays ne peut être pensé qu’à la lumière de leur passé communiste : seule une telle posture permet de comprendre le rapport, souvent contradictoire que les populations de ces pays entretiennent avec ce passé mais aussi la diversité des situations nationales.
Pour apporter des réponses à ces questions, l’ouvrage adopte une approche pluridisciplinaire. Les auteurs proviennent de différentes sciences sociales : anthropologie, géographie, histoire, sciences politiques, sociologie. Ils ont croisé des objets sur des terrains déjà intégrés à l’Union européenne : République tchèque, Pologne, Hongrie, Allemagne de l’Est ou plus éloignés Roumanie, Bulgarie, Russie et Ouzbékistan.
Introduction | Pierre Artois
La territorialisation, histoire d'une catégorie d'analyse | Pierre Artois
Axe 1 - Le territoire comme échelle pour les politiques d'intervention sociale
Les territoires de l'appartenance : l'exemple suisse | Jean-Pierre Tabin
Implémenter le « gender-mainstreaming » à travers une politique sociale locale – l'exemple d'un projet pour femmes monoparentales | Martin Wagener et Carole Bonnetier
Prospective d’intégration et de développement de la jeunesse rurale en Espagne et en Europe | Diego Gastón Faci
Axe 2 - L’intervenant social face au territoire
Pour le meilleur et pour le pire du territoire français
Étudier le travail social en Seine-Saint-Denis au prisme de la crise sanitaire | Gisèle Dambuyant
Territoires, frontières et juridictions professionnelles dans le travail social, entre segmentation et désegmentation | Yvette Molina
Axe 3 - L’usager au prisme du territoire
Le territoire et les usagers : double impensé et double défi pour les politiques sociales | Didier Vrancken
École, insertion, aide à la jeunesse : ce que les catégories de l’action publique font aux transitions des jeunes | Isabelle Lacourt, David Laloy et Thomas Lemaigre
Stratégies de régulation territoriale des usagers sans-abri des espaces publics
Le cas du Quartier des spectacles à Montréal | Michel Parazelli