Abondamment cité et commenté, cet ouvrage s’impose comme une lecture incontournable dans une période de crise sans précédent tout à la fois de l’économie de marché et de l’idée de changer le monde. Lire la suite
À la charnière des années 1960 et 1970, le spectre du communisme ne semble plus hanter l’Europe. L’image de Staline, du stalinisme et de l’Union soviétique est en déclin. Et l’intervention des troupes du pacte de Varsovie en août 1968 en Tchécoslovaquie marque la fin d’une tentative d’édifier un « socialisme à visage humain ».
Mais le constat ne s’arrête pas à ces observations. Les conditions dans lesquelles peut être reçu l’appel révolutionnaire ont fort évolué. Les sociétés européennes ont bâti un État-providence qui semble attester de leur capacité à se réformer et à répondre à la « question sociale ». Et l’économie mixte se donne à voir comme un contrepoids aux défauts du capitalisme. Bref, les trente glorieuses auraient donné naissance à un « consensus pragmatique » sur les questions socio-économiques.
Mais en est-il réellement ainsi ? Telle est la question que Ralph Miliband traite dans cet ouvrage, paru dans sa première édition en 1969, et qui s’imposera très vite comme un livre classique des sciences sociales. Miliband y décortique l’action du monde des grandes entreprises pour influer sur la décision politique des pouvoirs publics et y suggère une alternative claire à la logique de marché, toujours centrale à ses yeux dans le fonctionnement des sociétés européennes.
Remerciements
Liste des sigles et abréviations
Introduction
Chapitre I. – La gestion de risques par les pratiques : hétéronomie et matrice de guerre à l'OTAN
Repenser l'OTAN par la perspective transnationale
Les configurations faibles de la gestion de risques à l'OTAN
Guerre et sécurité : les (re)qualifications de la violence organisée à l'OTAN
Première partie : Surveiller
Chapitre II. – Militariser la Méditerranée
L’activation « aux forceps » de l’article 5 du Traité de Washington
Suspecter, traquer, contrôler : vers un appareillage de surveillance tous
azimuts en Méditerranée
« L’oeil de Dieu » : normalisation militaire d’une action en article
et externalisation des ressources institutionnelles
Chapitre III. – L’improbable sécuritaire et son champ des possibles
Contre-terrorisme officiel, contrôle migratoire officieux : la diplomatie
face à ses contradictions
Collusions des luttes de positionnements militaires
Vers la surveillance permanente
Sécurité imaginée et violence silencieuse
Deuxième partie : Armer
Chapitre IV. – Fonctionnariat et diplomatie des armes
Conquête du Secrétariat international et séduction diplomatique
Crises de légitimité et restructuration des compromis entre diplomates
et fonctionnaires
Chapitre V. – Expertiser et vendre la guerre
Émergence et stabilisation d’une ingénierie militaire
D’ingénieurs et de psychologues : changements des règles
de production des savoirs experts
L’OTAN, le risque et son industrie
Autosuffisance technostratégique et mascarade mortuaire
Troisième partie: Conduire la guerre
Chapitre VI. – L’invention d’une stratégie alliée en Afghanistan
Les tribulations diplomatiques de l’approche globale
« Nettoyer » : l’articulation militaire des consignes diplomatiques
Chapitre VII. – Les horizons d’impatience de la violence préemptive
L’adoption de la contre-insurrection : libérer la violence de guerre
Professionnalisme radical et augmentation de la violence militaire
Conclusions générales
Bibliographie
Annexe – Note sur la composition institutionnelle de l’OTAN
Entrevue