Jacques Nagels entend démontrer que la tiers-mondisation de l’ex-URSS n’est pas inéluctable - d’où le point d’interrogation du titre - mais vraisemblable. Il propose une politique alternative, axée sur la construction d’une économie de marché, qui permettrait à l’ex-URSS d’éviter au moins partiellement ce phénomène. Read More
Il y a plus d’un demi-siècle, un jeune reporter au Petit XXe découvrait la Russie. Tintin et son père Hergé ne cachaient pas leur sentiment. Les bolcheviques "industrialisaient" à coup de décors d’usine et de feu de paille. Des apparences qui ont cependant participé aux efforts des Alliés pour vaincre les forces de l’Axe avant de faire trembler le monde occidental pendant plus de quatre décennies de guerre froide.
Jacques Nagels a, en quelque sorte, mais avec tout le sérieux d’un économiste, repris l’enquête de son jeune confrère. Il rappelle les vagues d’industrialisation massives de l’entre-deux-guerres avec les technologies des années trente. La reconstruction sur les mêmes bases techniques, pour parer au plus pressé, durant l’après-guerre. L’agrandissement, par la suite, du parc industriel toujours sur les technologies existantes.
En 1991, dans son ouvrage Du socialisme perverti au capitalisme sauvage, il proposait une explication de l’effondrement à cette heure surprenant du système communiste. Aujourd’hui, avec la même clarté, il révèle le pourquoi des évolutions en cours. Dans un système ouvert et marchand, les "vieux rossignols" d’avant-guerre consacrent l’échec de la planification soviétique. Incapable de souffrir la concurrence, cet échec précipite l’ex-empire du mal dans une dramatique désindustrialisation.
L’originalité du travail ne réside pas dans le diagnostic, ni dans la prévision des tendances à long terme de l’évolution socio-économique de l’ex-URSS. L’originalité consiste dans la formulation, en une cinquantaine de pages, d’une politique alternative, seule capable de freiner le processus de tiers-mondisation.