De 1945 à l’aube des années quatre-vingt-dix, l’Italie a fait figure de démocratie exceptionnelle en Europe et dans le monde : l’alternance politique n’y était pas de mise, le puissant parti communiste italien était en dehors du pouvoir et la démocratie chrétienne, perpétuellement aux affaires. Ce schéma s’est érodé au fil du temps avant d’exploser avec la chute du mur de Berlin mais, surtout, suite au déclenchement de l’opération Mani Pulite. En trois ans, le système politique s’est métamorphosé, les principaux partis dominants ont disparu, donnant naissance à un nouveau système partisan bipolaire, et l’on a pu parler d’une IIe République italienne, caractérisée par la personnalité controversée de Silvio Berlusconi.
Vingt ans plus tard pourtant, malgré l’alternance au gouvernement entre centre droit et centre gauche, et dans le cadre d’une interaction accrue avec l’Union monétaire, l’Italie fait encore et toujours la une de l’actualité. Elle semble se donner à voir comme l’État malade de l’Europe tant des points de vue politique et économique qu’en ce qui concerne la criminalité organisée. L’Italie sera-t-elle donc toujours singulière, exceptionnelle même, dans les régimes démocratiques ? Ou ne fait-elle qu’anticiper des tendances destinées à se généraliser ? Telles sont les questions et la trame de cet ouvrage décisif sur le sujet.
Fruit d’une collaboration entre le Centre d’étude de la vie politique et l’Institut d’études européennes de l’Université libre de Bruxelles et la LUISS de Rome, le livre rassemble les contributions des meilleurs spécialistes internationaux de l’Italie dans ses différentes facettes.
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