Alors que nombre de responsables flamands et francophones évoquent désormais l’échec de l’intégration des immigrés et des Belges d’origine étrangère, cet ouvrage dévoile magnifiquement les sources de l’action des autorités publiques flamande, bruxelloise et wallonne sur la question. Read More
Depuis plus de vingt-cinq ans, la politique d’intégration des immigrés a été transférée aux entités fédérées en Belgique. Depuis cette date, leurs politiques ont évolué dans des directions différentes. Ce livre traite des philosophies politiques qui président aux choix successifs opérés par les Communautés et les Régions sur cette problématique. L’auteure soutient que la différence essentielle entre les politiques d’intégration flamande et francophone concerne le degré distinct d’intervention publique sur la dimension culturelle de l’intégration.
La comparaison entre les dynamiques à l’œuvre dans les espaces francophone et néerlandophone rend compte de deux éléments clés qui expliquent les choix distincts en Flandre et dans l’espace francophone. Le premier est l’impact du Vlaams Blok puis du Vlaams Belang sur la politisation croissante de la question de l’intégration en Flandre. Le deuxième a trait à la volonté de bâtir une identité nationale flamande et une structure « stato-nationale » qui la façonne et la consolide. A contrario, la question de l’intégration reste longtemps peu politisée dans le spectre francophone et le poids électoral des nouveaux Belges y est plus substantiel qu’en Flandre.
Dans la phase contemporaine, la politisation s’est pourtant accrue au nord, au centre et au sud de la Belgique. Et l’interventionnisme va croissant. En Flandre, des responsables politiques souhaitent étendre le parcours de citoyenneté à certains groupes d’Européens alors que dans l’espace francophone, la Région wallonne et la Commission communautaire française s’apprêtent à l’installer.
Interview