Figure de proue du parti libéral, Frère-Orban a marqué tout le XIXe siècle belge : ministre sans presque discontinuer, il défendra tout au long de sa vie une doctrine libérale forte dont il demeure encore aujourd'hui le symbole.
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"En 1943, à l'Université de Milan, l'historien Federico Chabod décida de consacrer son cours d'histoire moderne à deux thèmes qui étaient au cœur des problèmes politiques et culturels de l'époque: l'idée de nation et l'idée d'Europe. Ce choix n'était pas innocent: celui qui, quelques mois plus tard, allait entrer dans la Résistance dans le Val d'Aoste sous le nom de guerre de Professor Lazzaro entendait ainsi s'opposer aux idées portées par les fascistes italiens
, précisément repliés à ce moment-là à Milan et dans la « République sociale italienne » d'un Mussolini finissant en dépit de l'appui des nazis. Concernant la nation, explique Irene Di Jorio dans son introduction, il apportait ainsi une « réponse académique engagée aux canons de l'historiographie officielle fasciste et à ses fondements », dénonçant notamment une « manipulation politique du passé afin d'exclure l'influence de la Révolution française et la centralité de la valeur de liberté ». Pour ce qui est de l'idée d'Europe, il procédait à une déconstruction de l'instrumentalisation qui en était faite par les fascistes, son propos visant à montrer qu'elle était un concept « moderne », fruit non point de l'antiquité ou de la chrétienté médiévale mais bien « des méditations des Lumières » qui s'étaient transformées en sens commun, en « communis opinio » à la même époque, mouvement que devait freiner et occulter la montée en puissance des nationalismes jusqu'à la tragédie des deux conflits mondiaux. Dans ce cours qu'il a repris - et enrichi - par la suite à la Faculté des lettres de l'Université de Rome pendant les années académiques 1947-1948 et 1958-1959, Federico Chabod offre donc « une histoire des pensées sur l'Europe » à la fois engagée mais de grande rigueur scientifique, fondée sur cette approche décrite par l'historien lui-même: « c'est la foi en quelques valeurs suprêmes morales et spirituelles créées par notre civilisation européenne qui a suscité le désir de refaire l'iter mot latin dénotant le chemin, le trajet - précise le traducteur de cette civilisation et, avant tout, de répondre à la question de comment et quand nos ancêtres ont pris conscience d'être européens ». Ces notes de cours ont été publiées en italien par des amis de Federico Chabod un an après son décès en 1960. C'est leur traduction française, due à Paul-Louis van Berg, qui est fort heureusement présentée un peu plus de cinquante ans plus tard dans ces pages."
"Les éditions de l'université de Bruxelles ont l'heureuse idée de rééditer le livre de cet humaniste éclairé sur l’idée d’Europe, posthume et composite, réalisé à partir de ses cours de 1943-1944, 1947-1948 et 1958-1959. Le contexte dramatique de la guerre et les problèmes de la reconstruction ne sont évidemment pas étrangers à ces travaux, mais Chabod enseigne d’abord la nécessité d’une mise à distance critique avec son époque. […] Une réflexion évidemment datée
aujourd’hui mais toujours séduisante, évolutive et nuancée, qu’il est intéressant de rapprocher des analyses développées par Jaurès sur l’idée de nation et même sur l’Europe dans l’Histoire socialiste de la Révolution française et L’Armée nouvelle. Une traduction et une édition des plus utiles."
Presentation
- 'L'idée d'Europe', Éléments pour la civilisation européenne, 152, p. 11. Jul 1, 2017
Source
A. B.
"Rédigée en Italie à partir de la fin de la Deuxième Guerre mondiae, voici la Storia dell'idea d'Europa de Federico Chabod traduite en français pour la première fois."
Contents
Introduction | Irene DI JORIO
Préface | Ernesto SESTAN et Armando SAITTA
À propos de l’édition française de Storia dell’idea d’Europa
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