Bien plus qu'une monographie sur l’orthodoxie roumaine contemporaine, ce livre mène à une réflexion d’ensemble sur l’orthodoxie dans les Balkans, ce dont la chute du communisme et la résurgence des nationalismes ont montré toute l’importance en cette fin de XXe siècle. Read More
Au lendemain de la chute du rideau de fer, les Églises orthodoxes furent accusées de compromissions avec les régimes communistes. En Roumanie, l'Église orthodoxe se soumit au « César » national-communiste et se laissa instrumentaliser par le régime dès 1948. Les relations entre religion et nationalisme déterminèrent une nouvelle fois, à l’instar de l’entre-deux-guerres, les rapports entre l’Église orthodoxe et l’État et semblent aujourd’hui encore constituer un obstacle majeur au processus de transition démocratique depuis 1989.
Le présent ouvrage se propose d’étudier dans quelle mesure les traditions de l’Église orthodoxe dominante en Roumanie, héritière d’un modèle byzantin imprégné de « césaropapisme », pourraient influencer les comportements démocratiques. Comment à l’époque communiste, mais également de nos jours, l’Église orthodoxe véhicule-t-elle, au travers de son discours et de son ecclésiologie, une « idéologie » qui détermine ses rapports avec l’État, la patrie, la nation et les minorités ? Comment en arrive-t-elle ainsi à définir les termes d’une exclusion ethnique et confessionnelle ?