Nicolas Schroeder dévoile l'histoire des seigneuries de l’abbaye de Stavelot-Malmedy jusqu’au XIVe siècle. Lire la suite
Au milieu du VIIe siècle, Remacle fonde l'abbaye de Stavelot-Malmedy en Ardenne. Liée aux Pippinides et développant le culte de son saint fondateur, cette institution est pourvue richement en hommes et en terres.
Pour suivre l’histoire des seigneuries de l’abbaye jusqu’au XIVe siècle, l'ouvrage s’inspire de divers courants historiographiques européens, articulant approches classiques et novatrices pour aborder l’histoire sociale et économique de l’espace entre Meuse et Moselle.
La première partie retrace l’histoire événementielle, politique et institutionnelle de l’abbaye en veillant à dépasser les stéréotypes de « déclin » et de « réforme ». Elle analyse les relations des moines et de leur abbé avec la royauté, la papauté et l’aristocratie dans le cadre du royaume franc, de l’empire ottonien et salien, mais aussi face au mouvement grégorien et à l’émergence des principautés territoriales en Basse-Lotharingie.
La deuxième partie du livre aborde la domination sociale, la production et la circulation de biens dans les seigneuries monastiques. Jusqu’au XIIe siècle, l’organisation domaniale et la familia, le groupe formé par l’ensemble des hommes et des femmes dépendant de saint Remacle, sont des structures seigneuriales fondamentales. Aux XIIIe et XIVe siècles, la transformation des formes de domination sociale, des liens entre paysans, des rapports internes à l’aristocratie et de l’économie entraînent une restructuration des seigneuries en profondeur. Autour de l’articulation formelle entre pouvoir hautain et foncier, les communautés rurales du Pays de Stavelot et d’autres institutions essentielles de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy apparaissent pour la première fois sous les traits qu’elles conserveront jusqu’à la Révolution.
Compte rendu