Philosophie, psychologie, sciences sociales et politiques sont convoquées pour une réflexion sur l'éducation. La crise de l’École, le malaise de l’Université, ainsi que le défi de l’Europe en construction, situent l’urgence d’une critique qui ne saurait être efficace qu’en se réappropriant le riche héritage de l’histoire de la pensée en la matière. Lire la suite
Avant les sciences de l'éducation, et avant les percées réalisées par l’épistémologie génétique, la psychologie du développement et les théories de l’apprentissage, il y a la philosophie des Lumières : Vico, Rousseau, Condorcet, d’Alembert, Kant... Leur humanisme les portait naturellement à inscrire la question pédagogique dans l’horizon d’une réflexion sur la civilisation, dont l’idée d’humanité n’est jamais absente.
D’où se dégagea la perspective cosmopolitique dont, aujourd’hui seulement, nous commençons d’entrevoir une application possible, un concept opératoire, avec la "question européenne", tandis que se précisent les enjeux : outre la distinction rousseauiste entre éducation privée, "négative", et éducation publique, c’est aussi et peut-être surtout la distinction kantienne entre éducation nationale et éducation publique, "cosmopolitique", qui revêt une actualité tout à fait singulière avec le thème d’une éducation postnationale. Il n’y va pas simplement d’un hypothétique projet d’éducation mené à l’échelle quasi continentale de l’Union européenne, mais bien plutôt d’un profil d’enseignement qui soit approprié aux exigences nouvelles d’un monde pluriel, exigences d’une nouvelle "décentration", où la reconnaissance de l’autre doit s’approfondir dans une reconnaissance de soi dans l’autre.
Les philosophes du XVIIIe siècle en avaient introduit l’idée. Mais les réquisits relatifs aux structures de la personnalité, aux logiques de l’apprentissage et aux formes évolutives du jugement moral n’en furent dégagés que plus tard, au XXe siècle. Les travaux de Piaget, Kohlberg, Vygotski, constituent à cet égard la référence obligée d’une réflexion philosophique éclairée par les sciences positives. Encore faut-il "contextualiser" politiquement cette réflexion, prendre la mesure du nouveau paysage qui se met en place avec la construction européenne. Que peut-on en attendre, en ce qui concerne le destin de la démocratie ?
L’actualité politique se laisse ainsi informer dans une réflexion qui, associant philosophie et sciences empiriques, aiderait à préciser ce que nous pouvons et devons vouloir pour les générations futures.
Introduction - Le personnel est géologique ! Écoféminismes à l'ère de l'Anthropocène
Nathalie Grandjean
Partie I - Faire bégayer l'Anthropocène
Contre(dire) le discours de l'A.
Claire Sagan
La nature en guerre contre la vie - Une expérimentation d'écriture cyborg entre Guattari et Harraway
Océane Canovas, Louise Conan, Pablo Gille, Matar Lo, Alejandro Martinez, Cai Katherine Miranda, King Palmea, Tom Roubi, Mathilde Suarez et Sabina Vassileva, assisté·es d'Aline Wiame
Partie II - Politiques écoféministes
« Le fleuve faisait partie de moi » - Une politisation écoféministe de l'éthique environnementale de John Baird Callicott
Jean-Baptiste Vuillerod
Penser le féminin et le masculin à l'heure de l'effondrement - Lecture croisée des recompositions écoféministes et collapsologiques du monde
Juliette Linard
Stuck in its straight jacket - How legal reasoning eludes intersectionality in the climate-health crisis
Anna Galmiche
Unbounded Territories - New Narrative Regimes in Contemporary Argentine Literature
Ana Marina Gamba
Partie III - Corporéités écoqueers
Écologies queer - Par-delà l'ordre de la nature, embrasser nos intimités radicales avec les plus-qu'humains
Clara Soudan
Corps écoféministes - Penser les relations à la nature par la performance aux États-Unis (de 1970 à nos jours)
Capucine Sammani
« Le personnel est climatique » - Les corps-météo autistes et le posthumanisme féministe entre météorisation et (dés)acclimatation
Ombre Tarragnat
Personalia