Selon Ibn Khaldūn, la poésie constituait « les archives des Arabes, leur science, leur Histoire et leur sagesse. » Parmi les poètes passés à la postérité, quelques-uns revendiquaient fièrement leurs origines africaines, souvent associées à la servitude. Ce livre vous fera découvrir leurs vers, véritable témoignage de leur condition sociale. Lire la suite
La poésie a toujours été l'art privilégié des Arabes – selon Ibn Khaldūn, le célèbre historien du 14e siècle, elle constituait même « leurs archives, renfermant leur science, leur Histoire et leur sagesse. » Parmi la longue liste de leurs poètes passés à la postérité, depuis la période préislamique jusqu'au Moyen-Âge, quelques-uns revendiquaient fièrement leur teint noir, parfois associé à leur bédouinité, mais surtout à leurs origines africaines. En effet, le monde arabe a de tout temps été en contact avec l'Ethiopie d'abord, le reste de l’Afrique ensuite. Ce livre vous fera découvrir les vers de poètes célèbres comme 'Antara ibn Shaddād – valeureux guerrier d’avant l’islam, fils d’une esclave éthiopienne devenu quelques siècles plus tard le héros d’une grande épopée – et de poètes moins connus comme Sulayk le brigand, voire anonymes, mêlant poésie guerrière et poésie d’amour, louange et satire, amertume et fierté, résilience et résistance.
Au-delà de leur indéniable beauté, ces poèmes – allant de quelques vers seulement à de véritables odes – constituent un réel témoignage de l’intérieur à propos de la condition sociale des Africains dans la société arabe à travers les siècles, les séquelles de l’esclavage étant l’un des sujets qu’ils abordent de manière récurrente, sans pour autant s’y limiter. D’une certaine manière, ils répondent aux autres poètes qui tantôt les moquent, tantôt les vantent, en créant leur propre sensibilité, leurs propres métaphores, leur propre humour.
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