Par quel enchantement les travailleurs sont-ils devenus des opérateurs experts ? Sous le signe de la qualité totale, ateliers et bureaux sont saisis par le culte du savoir. Partout, des compétences sans précédent sont mobilisées. On ne parle plus d’exécuter des tâches, mais de résoudre des problèmes ou de gérer des situations. Read More
Est-ce la crise qui embellit l’image du travail ? Il suffit de chercher des signes de connaissance pour en découvrir. Mais les obstacles traditionnels de la sociologie du travail ne sont pas surmontés pour autant. Il fallait passer au crible les pratiques de recherche pour le démontrer. Sur le terrain, rien ne permet de décider que le travail est objectivement plus complexe qu’avant. C’est toujours la valeur relative de chaque tâche qui lui donne son contenu et rend visible ou invisible un savoir.
Qu’est-ce qui permet, alors, d’entrevoir des compétences méconnues sur le marché du travail ? Le fameux trio "savoirs, savoir-faire et savoir-être", qui sert à profiler les emplois et les formations, doit beaucoup aux expériences d’intelligence artificielle. Une incursion dans les sciences cognitives s’impose. Et l’on découvre qu’elles participent à la production d’aptitudes particulières… sans parvenir à les expliquer.
Comment se différencient donc les compétences ? La seule manière de le comprendre consiste à suivre les épisodes dont elles résultent et qui méritent bien le nom de processus d’habilitation. Car le mot compétence est, finalement, bien plus riche que l’usage qu’on en fait. Il désigne à la fois le droit de connaître et la connaissance ainsi habilitée.
Au-delà de la critique incisive, le principal mérite de l’ouvrage réside dans la perspective qu’il ouvre aux sciences sociales. Ni la sociologie ni les agents sociaux n’ont plus à attendre une révélation venue d’ailleurs. Cette transgression des frontières entre disciplines intéressera forcément chaque spécialité impliquée. Elle s’adresse plus généralement à tous ceux qui doutent de la nature des savoir-faire.
Chapitre liminaire. Les animaux : un « habitus du prince » ?
Le cadre social Le cadre administratif et architectural •
Le contexte anthropologique
PREMIÈRE PARTIE
Les animaux et le retour de la cour à Versailles
Chapitre 1. Les animaux et la Maison du roi
Les équipages de vénerie • Les équipages de fauconnerie •
Les équipages et les animaux de la Chambre • Les écuries du roi
Chapitre 2. Les temps retrouvés de la chasse
Les saisons et les chasses • Les séquences de la
chasse • L'économie de la chasse
Chapitre 3. Repeupler la Ménagerie
Protagonistes de l'approvisionnement et itinéraires • Les
animaux : peuplement et transport • Les grandes étapes de
l'approvisionnement
DEUXIÈME PARTIE
Les animaux et la privatisation des plaisirs royaux
Chapitre 4. L’architecture royale : bâtiments zoologiques
et vie sociale
Situation et fonction des constructions royales • Les animaux et
la distribution du corps de logis • Les basses-cours et les autres
dépendances d’utilité
Chapitre 5. La société des chasses royales
Les chiens et les membres des équipages • La maison régnante
• Les courtisans
Chapitre 6. Le renouveau de l’alimentation carnée
L’approvisionnement de la viande et du poisson • La redistribution
de la viande sur les tables de la cour • La structure de la
consommation
TROISIÈME PARTIE
Les animaux au crépuscule de Versailles
Chapitre 7. Des animaux de bonne compagnie
L’animal aimé : les témoignages artistiques • Le bestiaire de
l’intime • Le soin et la nourriture
Chapitre 8. La Ménagerie : abandon et renouveau d’une
institution royale
La Ménagerie : une institution obsolète ? • Le renouveau du
peuplement de la Ménagerie • Le fonctionnement quotidien
Chapitre 9. Les animaux à l’heure des réformes
L’héritage du règne de Louis XV et les premières mesures de
Louis XVI • Les grandes réformes • Le fonctionnement
quotidien
Conclusion générale