Du menuisier Adam Billaut au boucher Joseph Ponthus, du dentiste Marmont au docteur Camuset, du cordonnier Magu au géologue Cochon de Lapparent, nombreux sont les poètes qui ont évoqué leur profession dans leurs vers. Certains en ont fait des ouvrages didactiques, comme les enseignants de géographie, d'histoire ou de grammaire, d'autres de simples moments de plaisir partagé, comme le pharmacien Pascalon. Leurs œuvres sont tantôt ambitieuses, comme celle de l’avocat qui réécrit le Code civil en vers, tantôt émouvantes, comme les poèmes pacifistes d’un ancien officier. Tous ces écrivains, amateurs ou confirmés, ont cependant en commun d’être ceux que ce livre désigne, avec une ironie bienveillante, comme des « poètes de métier ». En quatre chapitres, Paul Aron esquisse de façon inédite une histoire de ces échanges entre profession réelle et art poétique. Mêlant érudition et humour, il dévoile ainsi un continent méconnu de l’histoire littéraire.
Remerciements
Introduction
Un continent oublié
Le temps des métromanes
Poésie et poétique
Chapitre I – L'art d'enseigner, en vers et pour tous
Prises de parole
La fabrique du poème national
Les grammairiens métronomes
Les grammaires pour dames, ou le vers galant
La classe en rimes
Conclusion
Chapitre II – Les mètres des maux
Le corps en listes
La poésie comme distinction
Les querelles médicales en vers
Les thermes poétiques
L'esprit de la salle de garde
Le double métier
Dentistes
Publicités médicales
Les pharmaciens-poètes
Les usages du vers en contexte médical
Chapitre III – En vers et en droit
Rhétorique ou poésie ?
Les codes transcrits en chansons et en vers
Défenses et plaidoiries en vers
Les Lettres et le Droit
Chapitre IV – Les rimes de l’outil
Essai de périodisation d’un sous-genre illégitime
Dire l’outil
Artiste en cheveux comme en vers
Des paroles ouvrières confisquées
Le chant des mines
Poètes paysans
L’esprit de corps
La poésie ouvrière
Conclusion