À la charnière des XIXe et XXe siècles, les musées de collectionneurs se multiplient un peu partout à l'étranger mais aussi en Belgique. De riches collectionneurs donnent naissance à des musées, comme celui de Mariemont, en cédant à la collectivité leurs œuvres d'art et le bâtiment qui leur sert d’écrin. Read More
Le musée de Mariemont incarne bien la catégorie des musées de collectionneurs, à laquelle appartiennent également le musée Condé à Chantilly, la Wallace Collection à Londres, les musées Jacquemart-André, Nissim de Camondo ou Cernuschi à Paris, ou encore la Frick Collection à New York.
Ce livre revient sur l'histoire du musée de Mariemont. Situé au cœur du Hainaut, le musée doit son existence à la volonté de Raoul Warocqué, industriel, homme politique et philanthrope, qui lègue à la Belgique en 1917 son château et les collections d'objets d’art qu’il y a rassemblées. Accepté par l’État grâce à l’intervention de Jules Destrée, Mariemont est dirigé dans un premier temps par le secrétaire personnel du bienfaiteur. Vivotant pendant plusieurs années, il est remis en question et fait l’objet de tentatives de démantèlement. C’est Paul Faider, désigné comme conservateur en 1934, qui parvient à légitimer l’institution et à y jeter les bases du musée moderne, entreprise que poursuivra ensuite son épouse Germaine Faider.
En examinant l’évolution du musée de Mariemont au travers de ses acteurs, de ses ressources et des fonctions exercées sur le terrain, ce livre montre comment les pouvoirs publics sont arrivés à concilier le testament d’un collectionneur avec les impératifs découlant des missions du musée ; il met en évidence les difficultés qu’ils ont rencontrées dans la gestion d’un tel patrimoine et les solutions qu’ils y ont apportées.
Cette analyse du processus par lequel une collection privée se mue en musée public constitue une contribution importante à l’histoire de la politique muséale belge au XXe siècle et à l’histoire des musées en général.
Compte rendu