Dans le livre dont voici la traduction française, George P. Fetcher dresse une véritable synthèse du libéralisme et du communautarisme. Lire la suite
George P. Fletcher pose un problème crucial. De nombreux débats tournent aujourd’hui autour de la question de l’éthique libérale, ou de la morale de l’impartialité : la justice est représentée avec un bandeau sur les yeux, le juge ne fait pas acception de personnes, il décide indépendamment de ses préférences, attachements, loyautés personnels. Et la laïcité ne réside-t-elle pas justement en ceci que l’État doit être celui de tout le « laos » - de tout le peuple - et non d’une de ses parties dont il soutiendrait la conception (non partagée par tous) de la vie bonne ? Bref, le droit et la politique, en se détachant, du moins idéalement, des loyautés particulières, incarneraient les progrès de la modernité.
Or cette conception individualiste et universaliste de la société est, nous rappelle Fletcher, depuis quelque temps rudement mise à l’épreuve par un courant, dit « communautarien » : les représentants les plus éclairés de ce mouvement reprochent au libéralisme et au principe abstrait d’impartialité de ne pas prendre en compte la nécessaire solidarité des sociétés démocratiques. L’individu des droits de l’homme serait l’homme privé, replié sur sa sphère d’existence protégée, désertant la vie publique et citoyenne, pourtant indispensable à une défense vigilante des droits de l’homme. La contestation du libéralisme s’opérerait dans ce cas au nom des idéaux démocratiques eux-mêmes. Le sens de la chose publique nécessite un engagement citoyen, une loyauté à la nation et à ses idéaux - au mieux universalistes. Mais comment créer et entretenir un tel sentiment de loyauté ?
Fletcher donne, dans le présent ouvrage, une analyse très subtile des dimensions de la loyauté et de ses limites. Il analyse les décisions les plus importantes de la Cour Suprême concernant par exemple le Serment de Fidélité à la Nation et le fait de brûler, pour des raisons politiques, le drapeau américain. Sa grande culture historique et religieuse lui permet d’étudier les diverses formes de loyauté et leurs tensions parfois tragiques.
INTRODUCTION – Sorcières! Tremblez, elles sont de retour...
Première partie – Sorcières... des féministes comme les autres?
Ni vaincues, ni soumises, ... ni brûlées. Quand les sorcières renaissent de leurs cendres | Valérie Piette
Luttes politiques contre le capitalisme et le patriarcat | Natacha Chetcuti-Osorovitz
Appropriation des corps — Mon corps est à elle(s) | Valérie Piette
Émancipations contradictoires et subversions magiques: les sorcières, ça s'envoie en l'air? cendres | Sandrine Detandt, Valérie Piette
Deuxième partie – Il était une fois les sorcières
Christine and the bitches... La «Querelle des femmes» au XVe siècle | Tania Van Hemelryck
Comment la sorcellerie est-elle devenue un crime? | Maxime Gelly-Perbellini
L'imaginaire du sabbat | Maxime Gelly-Perbellini
Les fantasmes des rapports démoniaques et foca - lisation sur le corps des femmes | Maxime Gelly-Perbellini
« Rien n'irrite plus un homme qu'une femme qui danse » (Paracelse, médecin au XVIe siècle) | Valérie Piette
Troisième partie – La sorcière qui bouscule: classée, dégradée, rêvée, imaginée, fantasmée
Des femmes faibles: de l'illusion diabolique à la folie, voire au crime? Un changement de paradigme | Sandrine Detandt, Bernard Dan
La vieille, image du mal? | Fabien Lacouture
Les littératures du merveilleux | Paul Aron
Réappropriations | Paul Aron
La sorcière au cinéma | Vincent Fontana
La sorcière des carnavals | Clémence Mathieu
Quatrième partie – Petites-filles de sorcières: quand la sorcière se réinvente
Magie, sorcellerie et divination | Pierre Tchekhov
La sorcellerie comme dispositif thérapeutique | Olivier Schmitz
Si les vieilles ne sont plus des femmes... alors ce sont peut-être des sorcières | Nathalie Grandjean
Des sorcières victimes du capitalisme aux rituels de désensorcellement de la finance | Charlotte Pezeril
Patriarcat, capitalisme et natures: l’écheveau critique des sorcière | Nathalie Grandjean
Les ambiguïtés du « retour à la nature » | Laure Guilbert
La magie comme résistance et contre-culture | Caroline Godart
Quand Dieu était une femme | Caroline Godart
Petites-filles de sorcières | Isabelle Stengers