Cet Atlas s’articule autour de trois axe majeurs : englober l’ensemble du continent européen, adopter une perspective transnationale et régionale et proposer des approches nouvelles pour analyser la population européenne. Lire la suite
Un atlas pour toute l'Europe. L'Atlas de la population européenne couvre l'ensemble du continent, y compris la partie occidentale de l'Union soviétique. L'Europe, de l'Atlantique à l'Oural, a été le théâtre, depuis deux siècles, d'une véritable révolution démographique : progrès de la longévité, chute de la fécondité, vieillissement... Bien qu'elle ne se soit pas produite partout en même temps, cette révolution, par sa précocité et son intensité, a clairement individualisé, sur le plan démographique, l'espace européen par rapport aux territoires environnants, en particulier la Turquie et le Maghreb. La prise en compte de l'ensemble du continent permet aussi de mesurer, les divergences induites dans les comportements démographiques du fait de l'instauration, après 1945, de deux ordres politico-économiques distincts en Europe. Aussi bien en termes de fécondité que d'espérance de vie, la fracture entre les deux moitiés du continent est aujourd'hui bien visible.
Un atlas pour toutes les régions. L'Atlas de la population européenne est à la fois transnational et régional. Comme dans bien d'autres publications plus classiques, les cartes permettront de comparer les pays entre eux. Mais ces valeurs nationales masquent le plus souvent de grands contrastes régionaux au sein même des États : en termes de fécondité et de vieillissement, tout oppose l'Andalousie à la Galice, les Pouilles à l'Émilie-Romagne, la Lorraine au Limousin, la Slovénie au Kosovo. Souvent connus grâce aux monographies nationales, ces contrastes sont mis en lumière, d'une manière comparable et homogène, dans toute l'Europe. Le maillage territorial retenu, de 600 à plus de 900 unités selon les cartes, donne une image à la fois fine et synthétique des caractéristiques de la population européenne.
La population européenne : des approches nouvelles. Les aspects classiques – densité de population, fécondité, mortalité, dynamique démographique, structures par âge et par sexe – en côtoient d'autres, plus originaux, dont certains touchent à l'anthropologie culturelle – naissances hors mariage, état matrimonial, structures des ménages. Ces différentes caractéristiques ont été cartographiées et analysées à deux moments : le début des années 1960 et celui des années 1980 ; chaque fois que cela a été possible, l'analyse a été poussée jusqu'en 1988. Les cartes remettent en cause bien des idées reçues : les régions les plus fécondes ne sont pas toujours, loin s'en faut, rurales et sous-développées ; les fortes longévités ne sont pas liées de manière mécanique au développement économique ; la structure des ménages et l'état matrimonial témoignent de l'existence de profonds contrastes culturels, religieux, voire anthropologiques, au sein de l'espace européen.