Prenant en compte les mutations sociologiques, économiques et sociales, institutionnelles et politiques, les auteurs examinent les transformations et les difficultés des partis socialistes et communistes en privilégiant les analyses précises et détaillées de certaines formations, petites et grandes, couvrant l’ensemble de l’Europe. Lire la suite
La gauche française en déroute, le parti socialiste italien en voie de disparition, le Labour Party subissant sa quatrième défaite consécutive malgré quatorze ans de néo-libéralisme thatchérien, le SPD confiné dans l’opposition depuis 1981 sans parvenir à présenter une alternative politique crédible face aux problèmes liés à la crise économique et à la réunification, les sociaux-démocrates suédois dans l’opposition tout comme le PASOK grec ou les socialistes portugais : l’état des partis de gauche paraît des plus alarmants.
Le modèle social-démocrate scandinave est confronté à une crise d’identité sans précédent, les partis socialistes méditerranéens jouent le rôle de vecteurs de modernisation de leur société en l’absence de partis centristes ou démocrates-chrétiens. Les partis communistes agonisent et disparaissent pour la plupart. Quelques tentatives de rénovation sont menées avec la plus grande difficulté.
Pourtant, il y a un peu moins de vingt ans, la gauche socialiste et communiste semblait promise à un avenir radieux. Dans les pays nordiques, les partis sociaux-démocrates finissaient de façonner le Welfare State, tandis qu’au Sud, tous les espoirs étaient permis suite à la démocratisation au Portugal, en Espagne et en Grèce. En France, l’union de la gauche se donnait pour mission de renverser le capitalisme et de « changer la vie ». Au même moment, certains partis communistes, en adoptant l’eurocommunisme, semblaient vouloir et pouvoir prendre en compte les évolutions de la société.
Comment expliquer une telle évolution en un espace de temps somme toute assez court ?
L’ouvrage rassemble à la fois des études sur les grands « piliers » de la gauche européenne (social-démocratie scandinave, SPD, PCF, Confédération européenne des syndicats) et des contributions sur des formations parfois méconnues mais dont le parcours et les analyses méritent l’attention du public francophone. Il tente aussi de dresser un premier bilan des difficultés rencontrées par les partis de gauche en Russie et en Europe centrale et balkanique.
Les auteurs sont chercheurs et professeurs en sociologie, histoire et sciences politiques dans différents universités et centres de recherche d’Europe. Ils collaborent au groupe d’histoire et de sociologie du communisme de l’Université de Bruxelles (ULB), au groupe de recherche sur la gauche en Europe de l’Université de Paris I-Sorbonne et au groupe d’étude sur le communisme ouest-européen de l’Université de Paris X-Nanterre.