Que peuvent dire les sciences sociales de "l'amour amoureux" ? Que ne sont-elles capables d'en dire ? Pourquoi l'amour est-il si rarement traité scientifiquement ? Ou si timidement ? Faut-il laisser les paroles d'amour au poète ? Que serait une anthropologie respectueuse d'un tel objet ? Lire la suite
Huit auteurs réagissent aux questions suscitées par la notion "d'amour amoureux", au gré de leur horizon théorique, de leur tempérament, de leur inspiration et, pourquoi pas, de leur biographie.
Cette convergence de regards hétérogènes offre une profusion d'ouvertures et de pistes de réflexion. En effet, les manifestations de l'amour, parce qu'inscrites dans le tissu des liens sociaux, sont un formidable révélateur des tensions du monde contemporain. L'amour est constitutif de modalités particulières de la subjectivité, de l'imaginaire, de l'angoisse, alors qu'il participe de la reproduction de nombreuses institutions. En même temps, il constitue un excellent terrain pour une confrontation des perspectives, une mise en lumière des tensions paradigmatiques. On songe à la question du positivisme, à la place du sujet, de la rationalité, de la liberté, au rôle du langage, de l'imaginaire et du symbolique…
Derrière les interrogations sur l'expressivité de l'amour, le lien social, l'irréductibilité du sujet, l'intuition comme objet de connaissance, s'étonnera-t-on de trouver en filigrane chez chacun des auteurs la critique de l'acteur rationnel ? Tel est peut-être le principal enjeu théorique qui pourrait aussi bien dévoiler une quête de sens, moins étrangère qu'il n'y paraît au ressac d'un certain humanisme.