Bavures médiatiques, inflation du spectacle, désinformation : le crédit des journalistes diminue tandis que grandit le malaise dans les médias depuis le début du XXe siècle. Lire la suite
Après l'invention du « charnier de Timisoara » en décembre 1989, la couverture médiatique de la « tempête du désert » en 1991 a cristallisé les critiques relatives au traitement de l’information. Les abus et les critiques n’ont pas cessé depuis et, loin de se limiter à l’audiovisuel, ils concernent aussi la presse écrite. Suite aux dérives de l’information, une crise de confiance s’est installée entre public et médias, public et journalistes. La plupart réclament un renforcement de la déontologie et invoquent la nécessité de réinsuffler une exigence éthique dans les médias, élixir miracle pour poser des limites à l’exercice du journalisme et éviter les excès.
Jusqu’à présent, la déontologie constituait le seul garde-fou admis par les journalistes pour concilier liberté et responsabilité et éviter tout dérapage de la liberté de la presse : les faits récents ont démontré l’insuffisance de cette seule réponse déontologique. La revendication éthique exprimée à l’égard des médias et des journalistes se comprend dès lors comme la nécessité de fournir un contre-pouvoir au quatrième pouvoir. Or, depuis les Lumières, la liberté de la presse est traditionnellement associée à la démocratie. Comment concilier ces exigences contradictoires sans réduire la liberté d’expression individuelle ?
L’hypothèse au cœur de cet essai est que la crise de confiance entre médias et public et l’exigence de renouveau éthique révèlent surtout une crise de légitimité des médias et des journalistes d’information. En ce début de XXe siècle, la définition de la liberté de la presse, le statut philosophique des journalistes et la place des médias dans une démocratie pluraliste sont au centre du débat public : le modèle libéral classique de référence, hérité des Lumières, est désormais inadéquat pour légitimer la pratique contemporaine de la liberté de la presse. C’est pourquoi, il est urgent de repenser courageusement la raison d’être des médias afin d’éviter qu’ils se retournent contre la démocratie.
Préface | Andrea Rea
Introduction
Chapitre I Étudier les politiques publiques par le bas
L'approche street-level bureaucracy
Appréhender les politiques migratoires à travers le prisme des pratiques des agents de terrain
Notre problématisation du regroupement familial
Démarche de recherche
Les enjeux de l'enquête de terrain
Chapitre II Trier les dossiers
Introduction
Organisation du travail au sein de l’Office des étrangers
Le poids du cadre légal
Le poids du statut économique et professionnel
Manque de moyens et suspicion
Conclusion
Chapitre III Construire des récits sur l’« (il)légitimité »
Introduction
Organisation du travail d’évaluation des dossiers : l’autonomie de l’attaché
Évaluation des conditions légales
Traitement des dossiers et recherche de la fraude
Distinguer les « fausses » des « vraies » familles
L’« (il)légitimité » de la demande : un élément de poids, mais pas le seul
Conclusion
Chapitre IV Justifier la non-attribution du droit aux familles « illégitimes »
Introduction
Processus de justification des décisions de refus
La recherche d’une issue « raisonnable »
Produire une version contestable du refus
Conclusion
Chapitre V Suivre la jurisprudence et, parfois, la contester
Introduction
Le poids des arrêts du Conseil du contentieux des étrangers
Collectivisation des expériences du droit
L’intervention d’un bureau d’expertise juridique
Bureau d’expertise juridique et production de la jurisprudence
Conclusion
Conclusion générale