La ville est construite pour être traversée à certaines vitesses. Les pratiques de vitesse et de lenteur induisent une expérience esthétique particulière de la ville. Ce livre s'intéresse ainsi aux mobilités considérées comme rapides et comme lentes, aux aménagements conçus pour ces différentes formes de mobilités, Read More
aux comportements mobiles et immobiles que ces dispositifs matériels et réglementaires encouragent et aux articulations spatiales et matérielles entre ces différentes formes de mobilités. Il traite la question de l'articulation et de la friction entre les incarnations structurelles, phénoménologiques et symboliques des imaginaires de vitesse et de lenteur et de la tension qui préside à l’évolution de cette articulation sur le temps long. Ces différentes incarnations des imaginaires de vitesse et de lenteur se partagent en effet l’espace urbain.
Au-delà de son aspect monographique, ce livre propose un cadre théorique original et ouvre différentes perspectives de recherche sur la rencontre entre fonctionnalité et esthétisation des infrastructures de mobilité. Cette articulation est plus que jamais pertinente à investiguer pour informer une transition des mobilités contemporaines vers plus de durabilité, une transition qui s’appuie sur les imaginaires et notamment sur les résonnances affectives et éthiques entre les pratiques et les infrastructures de mobilité.
Introduction
1. Rapports sociaux au temps et aux imaginaires urbains
Les cadres perceptifs de l'espace et du temps
Les imaginaires sociaux de la vitesse et de la lenteur
Une diversité d'incarnations
Entre idéologie et utopie : grammaticalisation des imaginaires
DYNAMIQUE I. - LE DESSEREMENT DANS LA VILLE MODERNISTE (1955-)
Une esthétisation et une grammaire de la vitesse liée à l'automobilisation de la société
2. Fétichisation du roadscape bruxellois
La dépendance à un ordre social qu'il renforce
L'historicité radicale de l'origine de l'infrastructure d'automobilité
La matérialité transcendante de l'infrastructure d'automobilité et la relation active de l’objet fétiche au corps vivant d’un individu
Conclusions
3. Aménager la lenteur aux abords du roadscape. Flâner dans les espaces ponctuels de destination et de lenteur
Les nouvelles galeries commerçantes. Ségrégation spatiale de la vitesse et de la lenteur par zonage vertical
Une grammaire moderne de la lenteur commerciale
Conclusion
4. Aménager la lenteur dans la ville historique. Décélération et montée des enjeux patrimoniaux et touristiques
Dispositifs réglementaires : interdiction de stationnement et de circulation dans le coeur historique
Dispositifs matériels : évolution du revêtement de la ville historique
Cheminements piétons et articulation avec le roadscape : le quartier de la Grand-Place et le réaménagement de la zone urbaine Mont des arts – cathédrale
Conclusion
Conclusions de la Dynamique I
DYNAMIQUE II. - DU RESSEREMENT DANS LA VILLE POSTMODERNE (1968-) AU DESSEREMENT DANS LA VILLE FUTURE (2000-)
Une esthétisation et une grammaire du ralentissement automobile et de la lenteur accélérée liée au déploiement des mobilités actives
5. Valorisation de smobilités douces dans un contexte du proche : le « retour vers un dialogue avec l'environnement urbain »
Grammaire de l’imaginaire de la lenteur
La fabrique de l’enchantement de l’expérience urbaine
Les limites spatiales de l’enchantement. Conflits autour du ralentissement automobile
Conclusion
6. De l'animation urbaine à la pollution sonore. Évolution de la perception sonore de l'automobilité et dispositifs pour un « calme » décéléré
Exacerbation de la brutalité de l’infrastructure d’automobilité
Un continuum sonore participant de l’animation urbaine
Évolution du cadre réglementaire de la pollution sonore automobile
Un certain « paysage des activités » valorisé : entre ambiance « enrichie » et automobilité « assourdie »
Horizon politique d’une ville « apaisée » et réenchantée
Conclusion
7. Fétichisation de l'infrastructure cyclable
Évolution du réseau des infrastructures cyclables
La dépendance des infrastructures cyclables à un ordre social qu’elles renforcent
Historicité radicale de l’origine de l’infrastructure cyclable
Une vitesse à nouveau émancipatrice. La matérialité transcendante de l’infrastructure cyclable et la relation active de l’objet fétiche au corps vivant d’un individu
Conclusion
Conclusions de la Dynamique II
LES CONCLUSIONS DE LA RECHERCHE
Bibliographie