Le droit des gens moderne est présenté d’habitude comme une mise en forme juridique de ce qui jusqu’alors, dans la théorie de la guerre juste médiévale (de saint Augustin à saint Thomas) apparaissait comme une réflexion sur le péché, comme une théorie morale. Read More
La période moderne serait le moment charnière du passage des théories de la guerre juste à celui, objectivé et salvateur, de la guerre questionnée dans ses formes, dans sa régularité, avec les limitations strictes de la violence que cela induit.
Comment le droit des gens prend-il forme autour de cette ambition, et jusqu’où peut-on considérer qu’il s’agit là d’un mouvement unitaire et proprement moderne ? Qu’advient-il de la justice de la guerre lorsqu’elle se confronte à sa formalisation juridique ? Dans quelle mesure l’approche plus formelle qui se dessine ouvre-t-elle à des possibilités nouvelles de régulation du conflit ?
Les textes réunis dans ce volume cherchent à répondre à ces questions à partir de sources philosophiques et de problématiques variées. Des précurseurs aux figures emblématiques du droit des gens moderne, de Vitoria, Grotius, Hobbes, Leibniz ou Kant à Maistre et Hegel, de ses racines antiques et médiévales à l’idée de son crépuscule advenu avec la Grande Guerre, le tout ponctué par un dialogue critique avec Carl Schmitt, ce recueil interroge les théories de la guerre juste à l’aune de la modernité et de « son » droit des gens, et réciproquement.