Présent dans toute politique environnementale et pourtant s'en distinguant précisément parce qu’il n’est pas ce qui nous entoure mais ce qui existe pour et par lui-même, le vivant ne se laisse pas enfermer par les humains – pas si facilement, dirait-on avec nuance – et c’est cet acte de résistance qui le rend politique. Read More
Dans un monde entré dans l'ère anthropocène, où il serait facile d’adopter des politiques environnementales centrées sur l’humain, l’enjeu de ce livre est d’interroger la portée ontologique de l’agentivité, de l’hybridité et des lieux du vivant de deux manières : à travers la théorie et des cas concrets de politiques du vivant.
Les contributions emmènent les lecteurs dans un voyage où les imaginaires du vivant se construisent ou sont à construire. Faisant dialoguer philosophie et sciences sociales, l’ouvrage s’inscrit dans le tournant du vivant et entend y apporter des leçons tirées des terrains de recherche et des réflexions critiques.
Remerciements
Introduction
Virginie Arantes, Krystel Wanneau et Eric Fabri
Partie I - Perspectives philosophiques
Ontologie naturaliste et propriété : au-delà du vivant comme « appropriandum »
Eric Fabri
Introduction
Nature, maîtrise et propriété
Les racines d'une convergence moderne : Filmer et Locke
Au-delà de l'ontologie naturaliste et du projet de maîtrise
Conclusion
Rendre le vivant politique ou revivifier la politique ?
Philippe Caumières
Introduction
La biopolitique reconnue et mise en question
Raisons de la déconstruction et conséquences pratiques
Revivifier la politique
Conclusion
Partie II - Apports de la sociologie de la traduction
Les écosystèmes face aux catastrophes naturelles : « solution » malgré eux
Krystel Wanneau
Introduction
Cartographie des porte-parole de la réduction des risques
Les porte-parole historiques des savoirs sur les catastrophes naturelles
L'arrivée de porte-parole de la conservation avec le tsunami en 2004
Effets de la circulation des savoirs de l'Eco-DRR
Un recours à la science dans l'expertise du PNUE
Au Japon, un enchevêtrement des écosystèmes avec les savoirs d'ingénierie dans les infrastructures vertes
Aux Nations unies, la consécration des solutions fondées sur la nature
Discussion : l’agir politique des écosystèmes face aux catastrophes
Conclusion
Quand le Parti devient la voix du vivant : parcs nationaux et civilisation écologique en Chine
Virginie Arantes
Introduction
Les parcs nationaux en Chine
Gouvernance des parcs, vivants indésirables
Quand la classe dominante s’érige en porte-parole du vivant
Conclusion : du vivant pour l’humain au vivant pour le vivant
Partie III - Trois thèses pour un (autre) devenir
Prendre conscience ne suffit pas : la constitution des sujets politiques à l’épreuve de l’Anthropocène
Emmanuel Charreau et Marc-Antoine Sabaté
Introduction
Face à l’urgence, une éternelle inconscience ?
L’inconscience écologique comme alibi antidémocratique
Interroger le « nous » de la prise de conscience
De l’inconscience moderne à l’histoire des modes de politisation de l’écologie
Historiciser la question écologique
L’histoire longue des réflexivités environnementales
Ouverture : trois thèses sur la démocratisation de l’Anthropocène
Première thèse : un interlude plutôt qu’une longue nuit d’inconscience écologique
Deuxième thèse : l’Anthropocène comme champ de bataille théorique et politique
Troisième thèse : la nécessité d’hériter de la modernité, pour le meilleur et pour le pire
Bibliographie indicative
Personalia