Rédigé par un scientifique et maçon expérimenté, ce livre ne laissera personne indifférent car il allie la rigueur de l’homme de science à l’expérience du praticien. Lire la suite
La franc-maçonnerie fait recette. Chaque année voit une nouvelle floraison de livres. Hélas, la médiocrité et l’apologie côtoient bien souvent l’anecdote ou le dénigrement. Au total, nombre de ces ouvrages où se mêlent le vrai et le faux, les faits et la légende, contribuent un peu plus à entretenir autour de la maçonnerie, de son histoire, de sa finalité, un brouillard qui ne peut satisfaire le lecteur à l’esprit critique un tant soit peu aiguisé. À l’évidence, dans l’abondante littérature consacrée à la maçonnerie, il n’existe encore que trop peu de livres à l’information rigoureusement établie, ne serait-ce que parce qu’elle émane fréquemment de non-maçons auxquels des sources de première importance sont restées inaccessibles.
Dans ce contexte, le livre de René Constant mérite de sortir de l’anonymat. L’auteur est un scientifique doublé d’un maçon expérimenté qui a connu de l’intérieur les trois principales obédiences masculines qui se sont implantées successivement en Belgique ; il a en outre joué un rôle déterminant dans l’histoire de la Grande Loge régulière et dans celle du Suprême Conseil (dit régulier) de Belgique. S’ajoutent à cela une connaissance sans égale des instances maçonniques internationales qui se considèrent comme régulières et en particulier sa maîtrise des questions les plus actuelles qui se posent aux États-Unis. En conséquence, l’ouvrage de René Constant s’écarte résolument de la grisaille dans laquelle se confondent la plupart des publications de maçons, ou de non-maçons sur ces problèmes complexes… et passionnels que sont la « régularité maçonnique » et les hauts grades du rite écossais ancien et accepté. Nombre de maçons membres des obédiences proches du CLIPSAS ne partageront pas les vues de l’auteur, mais là n’est pas l’essentiel. René Constant a en effet le mérite d’établir sans ambiguïté, de son point de vue de « maçon régulier », la ligne de partage qui sépare la maçonnerie libérale et latine d’Europe continentale de la maçonnerie d’obédience anglo-saxonne qui prétend à la régularité.