Basé sur des recherches approfondies dans des fonds d'archives d’une dizaine de pays et une exploitation rigoureuse des matériaux statistiques, l’ouvrage analyse le processus du redressement politique et économique du continent européen après la guerre et l’origine du grand boom. Lire la suite
Alan S. Milward remet en cause nombre d'idées reçues sur la nature et les effets du plan Marshall, l’OECE, l’Union européenne des paiements, le plan Schuman et le système de Bretton Woods et sape les interprétations mythologiques des relations transatlantiques après 1945.
L’auteur s’interroge aussi sur les origines de la construction européenne et sa réponse qui se situe au-delà du clivage entre réalistes et idéalistes constitue un apport majeur aux études européennes : l’objectif prioritaire des États signataires de traités qui ont choisi de déléguer une partie de la souveraineté nationale à des institutions communes n’était pas de construire une Europe unie et supranationale mais de retrouver une légitimité et de s’affirmer comme des unités fondamentales de l’organisation politique en renouvelant le système interétatique. C’était un choix tout à fait utilitariste, fondé sur des calculs coûts/bénéfices.
À l’heure où l’euroscepticisme gagne du terrain, où la zone euro est en crise, où la fragmentation menace l’Union européenne, l’ouvrage d’Alan S. Milward conserve toute son actualité : « contre les projets d’Europe plus supranationale que la crise financière semble imposer, il fournit des arguments puissants pour combattre l’anti-européanisme, au nom des intérêts nationaux des États » (Mario Telò).
Cet ouvrage est un classique de l'histoire d'après-guerre.
Compte rendu
dépassionner certains débats.
[...] Paru en 1984, l'ouvrage de référence d'Alan Milward sur la reconstruction de l'Europe occidentale au lendemain de la guerre [...] n’est pas qu’un ouvrage d’histoire économique. Une fois passée la lecture du chiffre, c’est une œuvre de science politique majeure que l’on redécouvre. Ceci ne veut pas dire qu’elle fasse jurisprudence. Mais, c’est clairement une analyse qui vient entrechoquer les caciques du débat européen.