Des spécialistes mettent en lumière les relations qui associent experts et décideurs dans la prise de décision et la conduite de l'action publique. Lire la suite
La question des liens entre savoir et pouvoir traverse l'histoire de l'État. De tout temps, l'action de celui-ci, guidée par un souci de rationalité, de légitimité ou d'efficacité, a cherché à s'appuyer sur des savoirs experts. L'évolution contemporaine du rapport de l'État au savoir réside principalement dans ses modes de production, dans les acteurs qui en sont les maîtres d'œuvre ainsi que dans les usages qui en sont faits. De plus en plus régulièrement, les décideurs s'appuient sur des acteurs extérieurs, consultants privés, universitaires, comité d'avis, etc. pour éclairer leurs décisions et les assister dans leurs choix. Cette évolution s'explique par de nombreux facteurs : complexification des interventions publiques, multiplication des acteurs qui y prennent part, dispersion des savoirs pertinents, ou encore perte de légitimité de l'État. Elle ne va toutefois pas sans soulever de nombreuses questions en terme de contrôle démocratique, de transparence des procédures et d'objectivité des savoirs ainsi produits.
Les contributions de spécialistes rassemblées dans cet ouvrage offrent une compréhension des multiples relations qui associent aujourd'hui experts et décideurs dans la prise de décision et la conduite de l'action publique. Ces éclairages sont fournis au travers de thématiques variées telles que la politique de la ville, la sécurité alimentaire, le développement des biotechnologies, l'aide aux travailleurs frontaliers, la politique économique, l'enseignement sportif et la modernisation du secteur public. Témoins de l'ampleur du phénomène de l'externalisation des politiques publiques, ces analyses apportent par ailleurs leurs contributions à une compréhension renouvelée de la manière dont se mène aujourd'hui l'action publique et donc de ce que devient l'État.