Cet ouvrage réunit les actes d'un colloque consacré à la vie intellectuelle et artistique qui s'est développée autour de la duchesse du Maine, notamment dans son château de Sceaux. Lire la suite
« Chamarrée », ainsi Saint-Simon qualifiait-il la personnalité complexe d'Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé (1676-1753), précieuse et pédante, frivole mais frondeuse. Sans doute cette excentricité – au sens premier du terme – s’explique-t-elle par un statut social bancal : petite-fille du Grand Condé, membre à part entière de la plus haute aristocratie, celle du sang, elle avait été mariée en 1692 au duc du Maine, l’aîné des bâtards nés du double adultère de la marquise de Montespan et de Louis XIV. Cependant, tout en rappelant à son époux l’infériorité de sa naissance, elle n’aura de cesse – et de plus en plus au fur et à mesure que la mort du roi se rapprochera inévitablement – de le soutenir : à la tête de la conjuration de Cellamare, elle tentera mème de faire enlever la Régence au duc d’Orléans au profit du duc du Maine. Le complot fut déjoué et la duchesse emprisonnée. Ces revers ne l’empêchèrent pas de reprendre ensuite, certes sur un mode assourdi, une vie mondaine et intellectuelle brillante : le président Hénault, Rose de Staal-Delaunay, Fontenelle, Houdar de La Motte ou la marquise du Deffand comptèrent alors parmi ses familiers.
Sa célébrité demeure cependant attachée aux Grandes Nuits de Sceaux, divertissements aussi singuliers que dispendieux par laquelle elle avait su ranimer un temps les splendeurs éteintes de la cour du Roi Soleil. Mêlant poésies galantes, théâtre de société, bals, ballets ou cantates, ranimant le flambeau de la tragédie grecque tout en faisant éclore le genre de l’opéra-comique, les Divertissements de Sceaux témoignent de l’éclectisme de la duchesse et de ses principaux mentors : l’abbé Genest et Malézieu. La réputation de son esprit et plus encore la sûreté de son goût séduisirent les tenants des Anciens comme les plus résolus des Modernes, les célébrités confirmées – Chaulieu, Baron ou Fontenelle – autant que les débutants les plus prometteurs : Mouret, Bourgeois ou Colin de Blamont... C’est à Sceaux que Voltaire fit ses premiers pas dans le monde et c’est à l’intention de la duchesse qu’il écrivit les premiers de ces contes qui devaient les immortaliser tous deux.
Introduction | Pierre Artois
La territorialisation, histoire d'une catégorie d'analyse | Pierre Artois
Axe 1 - Le territoire comme échelle pour les politiques d'intervention sociale
Les territoires de l'appartenance : l'exemple suisse | Jean-Pierre Tabin
Implémenter le « gender-mainstreaming » à travers une politique sociale locale – l'exemple d'un projet pour femmes monoparentales | Martin Wagener et Carole Bonnetier
Prospective d’intégration et de développement de la jeunesse rurale en Espagne et en Europe | Diego Gastón Faci
Axe 2 - L’intervenant social face au territoire
Pour le meilleur et pour le pire du territoire français
Étudier le travail social en Seine-Saint-Denis au prisme de la crise sanitaire | Gisèle Dambuyant
Territoires, frontières et juridictions professionnelles dans le travail social, entre segmentation et désegmentation | Yvette Molina
Axe 3 - L’usager au prisme du territoire
Le territoire et les usagers : double impensé et double défi pour les politiques sociales | Didier Vrancken
École, insertion, aide à la jeunesse : ce que les catégories de l’action publique font aux transitions des jeunes | Isabelle Lacourt, David Laloy et Thomas Lemaigre
Stratégies de régulation territoriale des usagers sans-abri des espaces publics
Le cas du Quartier des spectacles à Montréal | Michel Parazelli