Des spécialistes mettent en lumière les relations qui associent experts et décideurs dans la prise de décision et la conduite de l'action publique. Lire la suite
La question des liens entre savoir et pouvoir traverse l'histoire de l'État. De tout temps, l'action de celui-ci, guidée par un souci de rationalité, de légitimité ou d'efficacité, a cherché à s'appuyer sur des savoirs experts. L'évolution contemporaine du rapport de l'État au savoir réside principalement dans ses modes de production, dans les acteurs qui en sont les maîtres d'œuvre ainsi que dans les usages qui en sont faits. De plus en plus régulièrement, les décideurs s'appuient sur des acteurs extérieurs, consultants privés, universitaires, comité d'avis, etc. pour éclairer leurs décisions et les assister dans leurs choix. Cette évolution s'explique par de nombreux facteurs : complexification des interventions publiques, multiplication des acteurs qui y prennent part, dispersion des savoirs pertinents, ou encore perte de légitimité de l'État. Elle ne va toutefois pas sans soulever de nombreuses questions en terme de contrôle démocratique, de transparence des procédures et d'objectivité des savoirs ainsi produits.
Les contributions de spécialistes rassemblées dans cet ouvrage offrent une compréhension des multiples relations qui associent aujourd'hui experts et décideurs dans la prise de décision et la conduite de l'action publique. Ces éclairages sont fournis au travers de thématiques variées telles que la politique de la ville, la sécurité alimentaire, le développement des biotechnologies, l'aide aux travailleurs frontaliers, la politique économique, l'enseignement sportif et la modernisation du secteur public. Témoins de l'ampleur du phénomène de l'externalisation des politiques publiques, ces analyses apportent par ailleurs leurs contributions à une compréhension renouvelée de la manière dont se mène aujourd'hui l'action publique et donc de ce que devient l'État.
Introduction
1 Un chantier en bas de chez soi
— Du bruit et de la poussière
— Observer les chantiers
— S'intéresser au chantier et s'arrêter à la palissade
— Paysage et palissade
— Clôture du chantier
— Vitrine
— Support
2 Le chantier infernal ou enchanté
— Chantier traumatisant
— Chantier idyllique
3 Passants et ouvriers en miroir
— L'habit de chantier : signal et protection
— L'ouvrier dans l’action
— Les femmes sur chantier0
— En dehors du chantier : quand l’ouvrier devient
passant
4 Donner du sens
— Mémoire et effacement du temps passé
— Renouvellement symbolique du chantier et du
projet urbain
— Communication de chantier
— Conseils de quartier : information, dialogue et
conflits
— Les chantiers sur Internet
5 De l’équipe de chantier au projet urbain
— L’équipe du chantier : plusieurs points de vue
— Hors de l’équipe
— La disparition de l’équipe
6 Entrer sur le chantier : monter à la grue
7 Le chantier dans la ville, de quels espaces-temps
parle-t-on ?
— Au coeur du chantier : danger et technicité
— La palissade du chantier : limite de responsabilité :
intégration du chantier dans la ville
— Limites temporelles du chantier et du projet urbain
— Quand le chantier s’endort
8 Les nuisances de chantier,
révélatrices des impensés du projet urbain
— Les interférences entre déchets de chantier et vie
de la ville
— Les effets négatifs des chantiers sur leur
environnement
— Diminuer les effets négatifs des chantiers sur leur
environnement
— Relativité du sale et du propre
9 Quand projets urbains et chantiers sont en conflit
— Un retard révélateur du jeu stratégique des acteurs
— Objet commun impossible
— Une mise en événement qui révèle les limites de la
technique
Conclusion
Urbanités - Lu / Chantiers en ville. Un projet urbain, Lise Serra